Date : 02/01/2012
L'avocat de PIP dément la présence d'un additif pour carburant dans les implants. Mais du côté des plaignantes, on demande de nouvelles analyses.
Les prothèses mammaires PIP, qui se trouvent au coeur d'un vaste scandale sanitaire, contiennent-elles, comme l’a affirmé, ce lundi matin RTL, un additif pour carburant ?
Si cette révélation a provoqué la stupeur et fait monter la pression d’un cran chez les patientes, l'avocat de Jean-Claude Mas, le fondateur de PIP, a démenti la présence de composants industriels.
Ces révélations « n'ont pas de sens », a-t-il dit. « Il s'agit de produits alimentaires, utilisés dans la composition des produits de beauté, achetés auprès de Rhône-Poulenc et de ses concurrents ».
Mais selon RTL, les prothèses de l'entreprise varoise Poly Implant Prothèse (PIP) contenaient un mélange de produits commandés à de grands groupes de chimie industrielle, sans que leur éventuelle nocivité ait fait l'objet de tests cliniques.
Et parmi ces produits montrés du doigt figureraient donc un additif pour carburants, le Baysilone, ainsi que le Silopren et le Rhodorsil, utilisés dans l'industrie du caoutchouc.
Si l'Agence des produits de santé (Afssaps) n'a pas fait de commentaires dans l'immédiat, Me Philippe Courtois, l’un des avocats des plaignantes a d’ores et déjà demandé des analyses complémentaires : « On ne pouvait pas penser que le gel ait pu contenir un additif pour carburants. C'est pourquoi on réclame des analyses de prothèses directement prélevées sur les patientes. »
Des analyses à l'étranger sont aussi nécessaires selon lui, après la révélation d'un taux de rupture des prothèses plus élevé en Grande-Bretagne. Dans ce pays, où 40.000 à 50.000 femmes sont concernées, 250 d'entre elles ont porté plainte contre les cliniques qui ont implantées ces prothèses.
Ce qui est certain, c’est que les analyses de l'Afssaps, effectuées sur des prothèses saisies lors d'une perquisition dans les locaux de PIP en mars 2010, ont mis en évidence un gel non conforme, au pouvoir irritant mais non géno-toxique (sans altération de l'ADN des cellules), avec un risque élevé de rupture des enveloppes et de suintement du gel.
« D'après l'Afssaps, on savait qu'il s'agissait d'un gel impropre, utilisé dans l'alimentaire et l'informatique », a indiqué le médecin-conseil d'une association de porteuses d'implants PIP, Dominique-Michel Courtois.
En France, 20 cas de cancers ont été signalés chez des porteuses d'implants PIP, sans qu'un lien de causalité soit établi, et le gouvernement a recommandé le retrait de ces prothèses aux 30.000 porteuses.
Source : Sud ouest - Prothèses mammaires PIP : la pression monte d'un cran