Date : 12/01/2008

Mort suspecte d'un patient dans une clinique bordelaise : la famille fait appel à l'AAVAC pour connaître la vérité.

BRUGES (GIRONDE) - Alain Francart devait subir une intervention banale et il est mort à la clinique. Une enquête a été ouverte.

Alain Francart, Brugeois de 49 ans est entré à la clinique Jean-Villar de sa commune girondine le 11 décembre dernier pour se faire opérer d'une hernie ventrale. Il n'en est pas ressorti vivant. Un décès soudain qui a poussé sa femme, Michelle, et sa fille, Aurélie, à demander des explications.

Il y a un an, Alain Francart découvre qu'il a une éventration absolument sans douleur et masquée par un peu d'embonpoint. « Nous l'avons poussé à se faire opérer », regrette sa fille, les larmes aux yeux. « En lui disant de le faire avant ses 50 ans. » Alain Francart laisse passer plusieurs saisons et se décide à l'automne dernier. Il doit être opéré fin novembre. Mais, alors qu'il est sous anesthésie générale, il fait un reflux gastrique, est intubé et réanimé.

Pas d'analyse.

Un premier incident qui n'empêche pas les médecins de reprogrammer l'intervention trois semaines plus tard. Le 12 décembre, Alain Francart ne survit pas à l'anesthésie. « Apparemment, il a manqué de souffle et tout s'est arrêté », rapporte sa fille, la voix cassée. « On nous a parlé d'arrêt cardiaque, puis d'embolie, puis de caillot? » Des imprécisions qui les inquiètent. Aurélie et sa mère ont le sentiment que leurs interlocuteurs se dérobent, qu'ils leur cachent une erreur médicale. « Nous n'avons pas de réponses à nos questions. De quoi est-il mort exactement ? Pourquoi n'a-t-il subi aucun examen suite au premier incident alors que l'opération n'était pas urgente avant les fêtes ? Certes, cela arrive que des personnes en bonne santé meurent en intervention, mais là ils avaient eu une alerte sérieuse », gronde Aurélie.

Famille écrasée de chagrin qui a besoin d'un réceptacle à sa colère ? Négligence et véritable erreur médicale ? La mère et la fille d'Alain Francart se sont rapprochées de l'Association d'aide aux victimes d'accidents de la vie (*), présidée par le docteur Dominique Courtois.

Aurélie a écrit au procureur de la République pour obtenir les résultats de l'autopsie pratiquée sur le corps de son père. Une information judiciaire a été ouverte pour « mort suspecte ». « Nous allons nous constituer partie civile dans ce dossier pour être informés de l'évolution des expertises qui ont été diligentées par le juge d'instruction », conclut Me Jean-Christophe Coubris, avocat de l'Aavav (*).

Expertises en cours.

« C'est justement parce qu'il n'y avait pas d'explication évidente à ce décès qu'il y a eu une autopsie », souligne Danièle Devauchelle, directrice de la clinique Jean-Villar. « Tout le personnel présent a été entendu par la police. Maintenant, nous n'avons pas à nous substituer à l'enquête en cours. Parce qu'il y avait eu un premier incident, des précautions encore plus grandes ont été prises pour la deuxième intervention », précise la responsable, qui assure que « l'événement a bouleversé l'équipe médicale ».


Source : Sud Ouest

(*) Erratum : Association d'Aide aux Victimes d'Accidents Corporels (AAVAC)
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