Le 17 juin 2006, Tifany Le Baudour, âgée de 12 ans, décède à l'hôpital Pellegrin à Bordeaux. La fillette venait de se faire opérer d'une malformation veineuse à une cuisse. Une intervention « banale » qui a tourné au drame.

En mai dernier, la juge d'instruction bordelaise chargée du dossier a classé le dossier sans suite en prononçant un non-lieu. L'erreur médicale n'a pas été reconnue, au grand dam des parents de Tifany qui vivent à Tocane et se battent depuis cinq ans et demi pour faire reconnaître la responsabilité du chirurgien et de l'hôpital. Ils ont fait appel de cette ordonnance de non-lieu et leur recours sera examiné ce matin par la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Bordeaux. « On ne se fait plus trop d'illusions », soupire le papa, CRS de profession, et décidé d'aller jusqu'au bout.

Soutenu par Dominique Courtois, président de l'Avaac, l'Association d'aide aux victimes d'accidents corporels et erreurs médicales, Christian Le Baudour se dit déterminé à épuiser toutes les voies de recours. Ils estiment ne pas avoir été assez informés des risques encourus. Pour réduire la malformation veineuse qui se voyait à l'oeil nu, le chirurgien a opté pour une sclérose à l'éthanol.

Pour le père, c'est cet éthanol qui a tué Tifany. Il s'appuie sur le rapport d'autopsie notant une forte odeur d'alcool se dégageant du cerveau. Pourtant, « on nous assure que le taux d'alcool dans le sang était de 0 g à 20 heures, contre 0,82 g à 17 h 30. De par mon métier, je sais très bien qu'on n'élimine pas tout cet alcool en si peu de temps », dénonce Christian Le Baudour qui a noté d'autres anomalies dans le dossier. Mais jusqu'à présent, les experts et la justice ne lui dont pas donné raison.